soirée au rooftop. elle te regarde de haut en bas. ses lèvres pulpeuses dessinent un sourire narquois et ses yeux se foutent de toi. Elle s'approche. Tu la regardes. "Ma jolie, retourne jouer aux barbies dans ton hôpital psychiatrique. Ici c'est chez moi." elle te pousse l'épaule du bout de ses doigts. Dis moi, tu fais quoi ?


dans tes oreilles fredonne disclosure, mais un bruit lointain dérange la tranquillité de ton après-midi. t'enlèves sauvagement un de tes écouteurs, prête à hurler que bordel on dérange pas les gens en plein lundi après-midi, est-ce que j'empêche les autres de travailler moi, putain ? mais tu comprends qu'en fait, le bruit c'est ton iphone qui sonne sur la table, à coté de ton cosmo frais, dans sa coque en diamants. tu soupires et tu te lèves. un message s'affiche. SOIRÉE CE SOIR BABELICIOUS, POINTE TOI AVEC MOINS DE TROIS HEURES DE RETARD. tu souris, bien sur que si tu seras en retard. le peuple arrive et enfin tu finis par te montrer pour les éblouir. tu vas sur twitter pour en savoir plus sur cette soirée. quand t'en sais assez, tu retourne t'allonger sur ton transat' et tu refous tes écouteurs dans tes oreilles en montant le son, pour t'assurer d'être sourde avant l'heure.
le soir, t'es en retard forcément, mais que de une heure cinquante trois, aight. ta robe chloé te va a merveille, comme toujours. ton sourire peu à peu commence à disparaître, tu remarques que cette soirée est complètement pourrie. tu prends un alprazolam dans ton sac et l'avale avec une gorgée de champagne. tu cherches la blonde platine que tu qualifie gracieusement comme ta meilleure amie, tu devrais pas mettre longtemps à la retrouver, son père lui a payé des eins tous neufs y'a même aps un mois et ça se voit BEAUCOUP trop. tu la repères, tu fais une grimace, c'est une putain de wannabe des fois... eh, putain mais c'est quoi ce plan de merde que tu m'as fait. on se tire d'ici, tu t'écries. elle a pas le temps de répliquer qu'elle te suis déjà.
un peu plus loin, tu sens un regard sur toi, tu te retournes et y'a la pire des pouffiasses qui a un putain de sourire de merde accroché à ses lèvres peintes en rouge. connasse. elle vient. ma jolie, retourne jouer aux barbies dans ton hôpital psychiatrique. ici c'est chez moi. elle te pousse de l'index. tu hausses un sourcil. heureusement pour elle t'as pris beaucoup trop de tranquillisants aujourd'hui, tes reflexes sont diminués, mais pas encore inexistants. d'où tu me touches salope ? ta soirée c'est de la merde, c'est blindé de pauvres cons crevards qui vendraient leur mère pour une coupe de champagne et tu veux m'apprendre à moi ce que c'est que d'être l'élite. chérie remballe. tu dégueule un flux de paroles. ta meilleure amie attrape ton bras, elle aime pas les esclandres, toi non plus mais t'aimes pas non plus qu'on te prenne pour une conne. écoute moi bien, n'en loupe pas une miettes, t'as pas idée de qui je suis et de ce dont je suis capable ; je peux t'envoyer croupir dans une prison juste en levant le petit doigts. JE SUIS KARMA PUTAIN EST-CE QUE TU COMPRENDS ÇA CONNASSE ? tu t'écris soudain. l'adrénaline monte. la fille a toujours son petit sourire dégueulasse aux lèvres, tu la dévisages, on dirait une pouffiasse des années 80 directement sortie de scarface, elle a son rouge à lèvre qui bave de partout. putain, tu me dégoutes. tu sors cinq billets verts de ta poche, tu sais pas de combien ils sont mais tu t'en tapes. tu lui jette à la gueule. comme ça tu seras pas obligée de faire le tapin ce soir, tu dis. et tu disparais.
en bas, t'attends qu'on t'apporte ta voiture, tu montes au volant, reprends un alprazolam et te tournes vers ta meilleure amie. on va où maintenant ?