il te regarde de ses yeux gourmands, son sourire à la con qui dévoile ses dents du bonheur elles aussi à la con, ses cheveux façon jay adams qui encadre son visage de poupée barbue. doucement il approche son visage du tien. "pour 100 dolls t'es chaude pour me faire le blowjob du siècle? on m'a dit que tes pipes étaient de loin les meilleures de laguna".

répugnant son sourire. répugnant son regard posé sur moi depuis une heure. je sais pas, ça doit faire une heure qu'il me mate. ça me gène. attirer les regards ne me dérangent pas. mais je n'aime pas son regard à lui. et son sourire. son sourire du style poupée, fais-moi plaisir. oui, parce que ce genre de mec, il t'appelle poupée, et il demande. il demande, demande et ne font que ça. quémander le plaisir. et après, plus rien en retour. ils sont crevés. ils se sont déversés. et il ne reste plus rien pour faire plaisir. beaucoup sont comme ça, ils ont leurs égos et veulent qu'on les flatte, qu'on leur plaise. il se fiche de qui tu es, ce que tu ressens. enfin. je vais pas crier que je suis une fille qui se soucie de ce qu'elle ressent pendant l'amour. moi, j'aime le plaisir. j'aime la sucrerie après le repas. j'aime le repos après la danse. j'aime le plaisir, la récompense. et ce genre de mecs, ils ne te donnent pas de récompense. ils te font écarter les cuisses. et tu leur mens. parce qu'il faut flatter leurs égos, leur faire croire qu'ils sont doués, qu'ils savent y faire. moi, je les écarte, les cuisses. je les écarte volontiers. mais pour être heureux, à deux.
moi, je veux aimer. je veux aimer chaque centimètre d'un corps et je veux qu'on m'aime. je veux pas qu'on m'embrasse. je veux qu'on aime mes lèvres, ma peau. parce que c'est comme ça que ça fonctionne, non ? du moins, pour moi. je tombe amoureuse, le temps d'une nuit, j'aime, j'aime passionnément, violemment, à la folie, je chéris ce corps qui m'envahit. et puis viens la fin, on oublie l'histoire, on passe à autre chose, normalement. parfois, on recommence, une, deux, trois fois. puis on se lasse. et on se jette. moi, je fonctionne comme ça. alors, oui, je suis une fille facile. parce que j'aime beaucoup. alors, oui, j'écarte les cuisses. je mens pas. j'aime pas mentir sur ça.
l'homme s'est approché. son sourire et son regard omniprésent sur son visage. ce dernier trop proche du mien. son haleine vient caresser mes lèvres, son haleine est parfumée cocktail à deux dollars. pour 100 dolls t'es chaude pour me faire le blowjob du siècle? on m'a dit que tes pipes étaient de loin les meilleures de laguna. puante son haleine, puant son plan. j'suis pas ma mère. son billet s'ajoute sous mon nez. je lui prends, souriante et charmante. pour 100 dolls t'es chaud pour aller te faire foutre? reprise du même ton, du même sourire et regard répugnants. la prostitution, c'est le truc de la mère, pas le mien. mais attends... moue douteuse. tu peux faire ça gratuitement. je range le billet dans mon soutien-gorge, parce que c'est comme ça qu'on fait, non ? ok. le mec tire la gueule. comme pas possible. comme s'il avait vu la vierge (ça arrive d'en croiser, mais de plus en plus rarement par ici). j'me barre avant qu'il reprenne ses esprits et récupère son argent - auquel cas j'aurais crié au viol, un mec qui fourre la main dans le soutien-gorge d'une fille, ce sera lui le plus accusé.