une piscine dans la main ("cocktail" à base de vodka, crystal et Redbull. c'est généralement servi dans des énormes verres à vin), cintrée dans votre nouvelle robe en cady à dos nu Miu-Miu et perchée sur vos escarpins Atwood, vous regardez d'un oeil sévère le "Parisienne" (à prononcer avec l'accent français. c'est un club lounge que je viens absolument d'inventer par ailleurs) qui prend ce soir une allure de club de vacances pour petites pétasses, radar à portefric et grosse bite; elles pullulent autour de vous comme des pucerons dans un champ de roses. vos beaux-enfants, Derek et Eli sont venus avec vous ce soir. Eli a fait mine de s'intéresser à vous une quinzaine de minutes avant de rejoindre son frère à une table d'amis où ce dernier enlaçait déjà une jeune-fille qui n'était certainement pas Mack. et maintenant vous êtes seule. seule depuis une bonne demi-heure en surveillant ces enfants ingrats et pathétiques du coin de l'oeil. seule, avec vos yeux kalashnikov, fusillant toutes les personnes qui osent porter un regard sur vous. seule avec votre piscine qui ne pétille même plus. (...) vous fouillez dans votre pochette, prête à appeler votre chauffeur pour vous tirer de cette souricière quand quelqu'un s'assoit à côté de vous. vous tournez vers lui votre tête de marâtre. la créature doit bien avoir bien plus de la moitié de votre âge, plutôt jolie, elle aime les belles choses à voir la Cartier qui scintille à son poignet. la créature n'a pas le temps de vous décrocher un "pourriez-vous disposer" qu'elle vous tend la main gracieusement et dans un accent méditerranéen sucré vous dit "Gianfranco".